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Après Bruxelles, Proie de Georgi Grozdev à Paris


Le 23 février, à partir de 19h00, au Centre culturel bulgare de Paris, le roman Proie de Georgi Grozdev a été présenté aux lecteurs français et bulgares résidant à la capitale, en présence de l'auteur. Après une brève introduction par le traducteur Krasimir Kavaldjiev, l'éditrice Emmanuelle Moysan a fait part de ses impressions du livre et a mis en valeur les qualités du texte.
Elle a souligné la dimension métaphysique de la prose de Grozdev et sur la présence singulière du mythe. Selon ses propos, « Proie est un roman insolite, Georgi Grozdev propose à travers sa narration une véritable réflexion métaphysique sur la condition de l'homme, quelque chose qui a à voir avec ce qui le dépasse, avec le mythe et, en ce sens, il s'apparente aux univers littéraires que l'on trouve chez Camus ou Michel Tournier, un pan très particulier de l'écriture romanesque ».
Krasimir Kavaldjiev a mis en avant la complexité des phrases aussi lapidaires que polysémiques, un véritable défi de traduction, en soulignant leur dynamisme et saturation, ainsi que la variation des temps grammaticaux impossible à transposer littéralement en français, ce qui implique un travail de co-auteur et un haut degré de professionnalisme de la part de l'éditeur.
Des extraits de l'œuvre ont été lus en français et en bulgare. Emmanuelle Moysan a demandé à l'auteur s'il avait planifié la trilogie de romans inaugurée par Proie et se poursuivant par L'Homme inutile (traduit en allemand) et Entropie. L'auteur a résumé l'idée de ses romans de la manière suivante : à l'époque où nous sommes tous la proie de nous-mêmes, les hommes spirituels, peu tentés par le matérialisme du quotidien, sont inutiles et se voient aspirés par la centrifugeuse de l'entropie. Dans le troisième volet de la trilogie, les personnages traversent la dimension du littéral pour arriver à un point de l'espace avant même d'être partis vers lui : écho d'un paradoxe observable en physique quantique.
D'autres paradoxes, ceux du temps présent et des époques révolues, ont notamment été évoqués durant les discussions libres autour d'un verre de vin français entre l'auteur et ses lecteurs présents à la soirée. Georgi Grozdev a comparé ses impressions du musée de Balzac à celles du musée de Dostoïevski à Saint-Pétersbourg qu'il avait jadis visité. La profondeur et l'étendue des romans des deux illustres écrivains tranche avec leurs déboires matérielles. Leur modeste cabinet de travail et leur écritoire sont quasiment de mêmes dimensions. La table d'écriture de Balzac est à peine plus large que la chaise sur laquelle il écrivait 24 heures sur 24 sous un faux nom pour échapper à ses créditeurs. À en croire le grand classique français, son bureau « est le témoin de ma douleur, de mes déboires, de mon désespoir et de ma joie, de tout ce que je suis ».
Les invités ont remercié le Centre culturel bulgare en la personne de sa directrice, Mme Diana Ignatova. L'auteur a offert à la bibliothèque du Centre les premières éditions de ses romans, son dernier livre d'impressions de la Chine et son étude intitulée Une Espèce en voie de disparion : rencontres avec nos maîtres et dédiée aux grands écrivains bulgares Yordan Raditchkov, Ivaïlo Petrov, Vera Moutaftchieva, Guentcho Stoev et Gueorgui Michev.


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